Salut,
Je pense qu’effectivement cette idée de présence d’image de corps ou fragments ne peut être envisagée sans une réflexion et pratique préalables. Juste parce que c’est une des utilisations les plus fréquentes de l’outil caméra ou appareil photo. Et que de nombreux spectacles, films ou expositions nous ont saoulé à l’infini de ces champs de désir qui passaient par une forme de représentation imagée de “morceaux de corps”. Sans compter les voyages quotidiens dans les arcanes du métro, ou l’exposition des facettes multiples du corps féminin, fragmenté, agrandi, morcelé fait partie désormais d’un imaginaire sans imagination. Vision qui nous donnerait souvent envie de ne plus rien voir.
Du corps.
En tout cas de son exposition.
Pour te dire en bref, ce qui ne m’attirait pas directement dans cette question.
L’aborder avec l’idée d’un support textuel et de relation à la lumière et au contraste me semble poser autrement la question, que juste : donner à voir des fragments de corps.
Pourquoi nous sommes plusieurs à tourner en super 8 en ce moment, ce n’est pas par nostalgie des vieux supports (même si parfois) mais précisément parce que la lumière d’une pellicule reste matérielle, et donc sensible.
En tout cas au plus proche d’un sensible qui nous relie aux êtres et aux choses.
Et qu’il y a une relation beaucoup plus sensuelle dans l’utilisation d’une caméra super 8 qu’une vidéo pour des raisons très simples au fond mais qui aurait aussi à voir avec le désir, les machines du désir.
De l’oeil et de la difficulté de ne rien voir par moment, en effet ton oeil se brouille très vite et tu deviens sans regard, ta main tremble sans pied.
Tu filmes à l’aveugle, la lumière n’est pas donnée, il faut la veiller, la toucher, la compter pour qu’elle soit restituée.
Du temps passe entre la saisie et la vision.
Du temps qui fabrique aussi de l’attente, de l’émotion simple à envisager, à revoir mentalement les images.
Il me semble qu’il y a dans ces gestes très simples, quelque chose de non résolu.
En tout cas pas immédiatement résolu. Quelque chose qui aurait à voir justement avec la relation.
Et le résultat est souvent différent de l’idée que nous en avions, ce qui déplace encore la perception/ réception.
On peut retrouver sans doute les mêmes attentions avec la vidéo, je ne sais pas.
La présence des mots de Luca, physique, et toute cette attention à la répétition, déplacement de sens travaille déjà à matérialiser ces fragments de bouche, pied etc..
Les mots font chez lui littéralement image.
Naître l’image. Voir. Presque primitivement : l’arbre, la hache, la forêt.
Dés lors comment multiplier les strates du voir entendre ?
Je suis partante pour l’exploration, pas trop dans les semaines qui viennent. A voir justement ..
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