08/04/2008

Philippe Païni 15,16 avril 2008

Cher Patrick,
je t'avais envoyé, il y a quelques temps, une petite note pour le programme. Est-ce autre chose que tu veux ? En tout cas, je te renvoie ça, plus l'état actuel de ma "communication" (comme on dit). Tu peux l'ouvrir ou non, pour garder la surprise. De toute façon, ça risque de bouger encore pas mal dans la semaine... le chantier reste ouvert...
Seulement : est-il possible, puisque tu proposes d'"imager" pendant que je parle, de commencer par une projection de

"gREVE GENERALe/sans fin/ni commencement",

car c'est de là que je pars et c'est difficile à concevoir sans l'avoir sous les yeux.
Tu remarqueras que je me suis permis de penser libre : c'est-à-dire que j'ai d'abord voulu faire simple et je me suis rendu compte que "simple" avec Luca, c'est souvent des banalités qui deviennent horribles (voir ce que dit Velter) à propos de cette oeuvre. J'ai donc pris le parti de proposer une aventure de pensée, même si c'est "difficile" et bordélique. J'ai cru qu'à votre liberté je me devais aussi de proposer la mienne. L'aventure des résonances qu'on peut créer ensemble me plaît : je ne fais pas de différence entre écrire un poème et écrire un texte théorique. Le tout est d'être fidèle au petit fil qu'on tient et s'engager, avec le corps aussi (tzara disait : "la pensée se fait dans la bouche").
Mais si vraiment je me plante, je peux encore tout remettre en question...


Bien à toi, et de plus en plus impatient,
Philippe

Avec Ghérasim Luca, pour une érotisation généralisée du langage

Le thème érotique ne suffit pas à tenir ce qui, dans l’écrire-Luca, travaille tout le langage, la physique du langage vers laquelle tend cette œuvre. Pour notre corps-langage, notre corps-pensée car oui, si « la pensée se fait dans la bouche » (Tzara), il en va de même du corps. Le corps se fait dans la bouche, par la passion de l’écoute. Par l’invention du lecteur par ce qu’il lit : « contre-créature » à opposer radicalement à la créature normée, normalisée de « l’homme axiomatique ».
Erotisation généralisée du langage pour nous désaxiomatiser, nous désoedipianiser. Nous donner plus d’avenir que de passé dans l’inconnu du poème.

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